Le monde des chats

Guide d'informations sur nos amis les félins

On ne l’appelait pas encore « chat »

Pendant l’Antiquité, le chat était désigné par « felis » mais à partir du Vème Siècle on utilise les termes « cattus », « catta » et les clercs emploient plus souvent le mot « mureligus »

Pour le meilleur et pour le pire, le chat débarque en Europe

Le Moyen-âge est l’époque où le chat se répand en Europe grâce à ses qualités de ratier qui lui permettait de supplanter les fouines et genettes jusqu’alors utilisées pour la chasse aux rongeurs. C’est aussi une sombre période pour nos compagnons félins qui n’ont eu de cesse d’être victimes des croyances, peurs et superstitions les plus diverses et les plus infondées.

Le chat, un animal diabolique ?

La plupart des personnes pensaient au Moyen-âge que le chat était lié aux forces infernales. Est-ce son caractère changeant et parfois peu conciliant, ses yeux qui luisent dans le noir ou ses griffes  acérées qui lui ont valu cette réputation ? Quoiqu’il en soit, il était considéré comme le compagnon des jeteurs de sorts et des sorcières. On croyait même que ces dernières pouvaient revêtir leur apparence.

Peuples et intellectuels : même méfiance des chats

Alors que l’on pourrait attendre des intellectuels qu’ils luttent contre l’obscurantisme, dissipent croyances et superstitions, certains vont au contraire les légitimer. Sont-ils aveugles à ce point, se laissent-ils aller à adopter l’opinion communément admise sans prendre la peine de vérifier les faits et de réfléchir ? On peut aussi supposer que certains sont atteints d’une ailurophobie aiguë qui fausse leur jugement. Ainsi Ambroise Paré (au XVIème siècle), l’un des fondateurs de la chirurgie moderne estime dans son livre (les oeuvres d’Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du roi) que les poils de chats sont infectés et qu’en respirer peut vous faire suffoquer. Il affirme que leur haleine est dangereuse et que dormir prés d’un chat peut transmettre la tuberculose, que leur regard maléfique peut provoquer une peur irraisonnée accompagnée de tremblements (ce dernier point laisse clairement penser que Paré est atteint d’ailurophobie !).

Au XIIème Siècle, Hildegarde de Bingen, une religieuse qui était aussi médecin affirmait que le chat attirait les humeurs mauvaises, que sa chair et sa cervelle étaient vénéneuses.

Au XVIème siècle, Ronsard leur dédie un poème sobrement intitulé « le chat » où il témoigne qu’il « hait leurs yeux, leur front et leur regard » et les qualifie de « hideuse bête ».

Un bouc émissaire

Lorsque se déclarent inondations, incendies, épidémies ou d’autres catastrophes et qu’aucune cause rationnelle ne peut être identifiée alors il n’est pas rare que les chats soient accusés d’en être responsables. Ces boucs émissaires sont alors tués, souvent brûlés sur des bûchers comme des sorciers et parfois se perpétue une tradition de sacrifices qui est censée éloigner le malheur. Il n’est pas rare que certaines fêtes ou traditions incluent des massacres de chats :

– à Ypres (en Belgique) est commémoré à partir du XVème siècle une fête du chat lors de laquelle ces derniers sont jetés depuis le sommet du beffroi dans la foule qui poursuit les survivants et les achève à coups de bâtons. Cette tradition n’a été abandonnée qu’à partir de 1817 et les chats vivants remplacés par des peluches.
– à Metz des chats sont brûlés à chaque fête de la Saint-Jean depuis que ces derniers aient été accusés d’avoir provoqué une épidémie de danse de Saint-Guy en 1344.
– à Paris, à partir du XVème siècle, on brûle également des chats sur la place de l’hôtel de ville à chaque saint-Jean lors d’une cérémonie qui se déroule en présence du roi.

A partir du XIIIème siècle, les chats (surtout les noirs) sont souvent jugés et condamnés lors de procès où ils sont accusés de sorcellerie.

Le chat porte-bonheur

Il arrive cependant que les superstitions associent le chat à la chance et à la protection mais même cette réputation peut être fatale : certaines coutumes (en Pologne et en Russie surtout) veulent qu’un chat enterré vivant dans un champ le rende fertile. Une autre croyance veut qu’un chat emmuré vivant lors de la construction d’une habitation lui apporte protection.

Histoire, croyances et mythologie

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